Identification biochimique et caractérisation phénotypique de la résistance aux bêta-lactamines des entérobactéries isolées dans la viande de poulet

Abstract

Des entérobactéries résistantes aux céphalosporines de troisième génération (ERC3G) et des entérobactéries résistantes aux carbapénèmes (ERC), ont émergé dans la filière avicole au cours de la dernière décennie. Les objectifs de la présente étude sont l’isolement de ces bactéries à partir de la viande de poulet, leur identification et la caractérisation de leur phénotype de résistance aux bêta-lactamines par la recherche des bêta-lactamses à spectre étendu (BLSE) et des carbapénèmases (CP). Un questionnaire destiné aux vétérinaires praticiens sur l'utilisation des bêta-lactamines dans l'élevage avicole a été établi. Les échantillons de blanc de poulet ont été prélevés aléatoirement dans 4 communes (Cheria, Tébessa, Hammamet et Bir Dhab). L’isolement des ERC3G et des ERC a été réalisé sur gélose Mac Conkey additionnée de céfotaxime (CTX) et dʼimipénème (IMP) respectivement. Les isolats ont été identifiés par la galerie API20E. La recherche de la production des BLSE a été effectuée par trois tests : le test de synergie, le test de rapprochement des disques et le test du double disque. La recherche des CP a été procédée par le test de Carba NP après un screening des souches suspectées productrices de CP. À partir de 31 échantillons, 50 isolats ont été identifiés comme entérobactéries, appartenant principalement à Escherichia coli (64%), suivi de Proteus mirabilis (8%), Salmonella arizonae spp. choleraesuis, Klebsiella oxytoca et Morganella morganii (6% chacune), Citrobacter freundii, Citrobacter koseri/farmeri, Enterobacter cloacae, Yersinia frederiksenii/intermedia et Raoultella ornithinolytica (2% chacune). Les tests phénotypiques ont permis la détection des BLSE chez 28 souches (56%) avec prédominance dʼE. coli (82,14%). Néanmoins, une seule souche (2%) a été détectée comme productrice de CP par le test CarbaNP. Notre étude a montré que la viande de poulet peut être une source potentielle d’entérobactéries productrices de BLSE et de CP, qui pourraient être transférées aux humains via la chaîne alimentaire, ce qui pose un problème de santé publique en contribuant à la diffusion de la résistance aux antibiotiques.