Identification des Enterobacteriaceae multi-résistantes isolées des effluents hospitaliers

Abstract

Les effluents générés par l’activité hospitalière représentent une source potentielle de germes résistants aux antibiotiques particulièrement les entérobactéries et constituent ainsi une réelle menace pour la santé publique. L’objectif de cette étude était d’identifier les entérobactéries multirésistantes isolées des eaux usées hospitalières de l’hôpital Mère et enfants de la ville de Tébessa, d’évaluer leur niveau de résistance aux antibiotiques et le comparer avec celui des souches d’entérobactéries cliniques isolées dans le même hôpital.

D’abord, 10prélèvements ont été effectués de février à avril 2018 à partir du collecteur final des eaux usées de l’hôpital. Puis, les échantillons ont été filtrés, homogénéisés et dilués en 4 dilutions décimales. Ensuite, l’isolement des souches d’entérobactéries multirésistantes a été réalisé sur desmilieuxsélectifsde Mac Conkey additionnés dedifférents antibiotiques en poudre (céfotaxime,ertapénème, imipenème etcolistine) selon le profil de résistance recherché (BLSE,carbapénémases et résistance à la colistine). En outre, L’identification des souches a été faite biochimiquement par système miniaturiséAPI 20E.Enfin, La sensibilité aux antibiotiques a été testée par un antibiogramme comportant 11 antibiotiques selon la méthode de diffusionde disque sur milieu Mueller Hinton.

Au total, 25 souches d’entérobactéries ont été isolées de différents milieux sélectifs. L'identification biochimique a révélé une diversité d’espèces d’entérobactéries qui colonisent les effluents hospitaliers avec prédominance d’Escherichia coli (52%). Les souches isolées ont montré une résistance très élevée à tous les bétalactaminesnotamment au carbapénemes. La majorité de ces souches ont exprimés une résistancecroisée aux aminosides (62%), aux quinolones (68%) et aux sulfamides (92%), avec une résistance alarmante à la colistine (92%).Nous avons donc noté une augmentation significativedans les taux de résistance de nos souches spécifiquement la résistance aux carbapénémes (80%)et à la colistine qui était nulle chez les souches cliniques isolées au même hôpital en 2017.

Finalement, cette étudemontre la présence des entérobactéries multi-résistantes dans les effluents hospitaliers, d’où le risque potentiel de dissémination et du transfert de bactéries pathogènes et ses gènes de résistanceà l’environnement. En définitif, l’installation de dispositifs de traitement adéquats et une réglementation stricte régissant leur élimination sont nécessaires