Caractérisation ethnopharmacologique et anti-oxydante de quelques plantes médicinales utilisées traditionnellement à Tébessa pour le traitement des troubles gastro-intestinaux

Abstract

L’objectif de cette étude est d’identifier les plantes utilisées en pharmacopée Algérienne pour traiter les troubles gastro-intestinales ainsi que d’estimer leurs teneurs en métabolites secondaires (composés phénoliques) et leurs pouvoir antioxydant. Pour répondre à cet objectif, une enquête ethnobotanique a été réalisée dans la région de Tébessa. Cette enquête a été complétée par une étude phytochimique des plantes les plus utilisées. Les données collectées ont permis de recenser 36 plantes appartenant à 19 familles botaniques dont les plus représentées sont les lamiaceaes, les apiaceaes, les astéraceaes et les poaceaes. L’enquête a montré que pour traiter les troubles gastro-intestinales, la population locale utilise essentiellement les plantes Genévriers (16,66%), Grenadine (13,33%), Armoise (11,42%), et Menthe (10%). L’analyse phytochimique de ces quatre plantes montre que le rendement le plus élevé est celui de punica granatum que se soit pour l’extrait aqueux (84.54%) ou l’extrait méthanolique (93.26%). Pour les autres plantes le taux d’extraction varie entre 28.53% et 42.53%. La teneur en composés phénoliques totaux, mesurée par la méthode de Folin – Ciocalteu, varie beaucoup d’une plante à l’autre, elle varie de 1,82 ± 0,237 à 7,25 ± 0,004 mg d'AGE / g de poids sec. La teneur significativement la plus élevée en phénols est celle de l’extrait méthanolique d’Artemisia herba-alba (7,25 ± 0,004 mg EAG/g, tandis que la teneur la plus faible est celle de l’extrait aqueux de la même plante (0,30 ± 0,118 mg EAG/g).

Dans cette étude, et à partir d’une concentration de 800 μg/ml, tous les plantes des deux extraits présentent des pourcentages d’inhibitions du radical libre DPPH qui varient entre 65.90% et 94.53%. L’extrait aqueux des plantes punica granatum (94.53%) et mentha spicata. (94.42%) sont les inhibiteurs les plus intéressants. L’extrait aqueux d’artemisia herba-alba présente le pourcentage d’inhibition le plus faible (65.90%).

Les extraits aqueux de Mentha spicata (IC50 = 17,01 ± 0,006) µg/ml et punica granatum (IC50 = 28,48 ± 0,01) ont un pouvoir antioxydant significativement plus élevé que celui de l’acide ascorbique (IC50 = 69,674 ±0.012 µg/ml) (p≤0,05).

Le test de corrélation de Pearson montre qu’il n’existe pas de corrélation entre La teneur en polyphénols et la CI50 de l’extrait méthalonique (r=0.422, p=0.578) et de l’extrait aqueux (r=0.076, p=0.924) des quatre plantes.