Résumé:
La plaine de F’Kirina qui se situe dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, appartient aux hauts plateaux orientaux de l’Algérie, est un bassin endoréique souffrant de pénurie d'eau en raison d'une combinaison de causes naturelles et anthropiques. Son système hydrogéologique est complexe car constitué d'aquifères interconnectés représentés par des unités lithologiques mésozoïques, cénozoïques et quaternaires. et bénéficie d’un climat semi-aride où les précipitations moyennes inter-annuelles n’excèdent pas 350 mm. La sécheresse chronique et sévère, et le bilan hydrologique toujours négatif, ne permettent pas de justifier l’existence de la recharge de nappes. En effet, durant les dernières décennies, cette plaine a connu des épisodes de sécheresse, ce qui a diminué plutôt limiter les eaux d’infiltration et par conséquent, réduit la recharge des aquifères. Lors de ces conditions climatiques sévères, la forte demande de cette précieuse denrée a engendré une surexploitation des ressources souterraines pour la desserte des différents secteurs, domestique, agricole et industriel. En tenant compte de ces facteurs : naturel et anthropique, les relevés piézométriques ont prouvé une baisse considérable de la surface piézométrique des aquifères.
Les analyses géochimiques rapportées, incluant les ions majeurs et les éléments traces, indiquent que la ressource en eau souterraine souffre de salinisation, principalement due à l'évaporation et au lessivage des sels du sol, un processus qui est couplé à des effets simultanés d'échange de cations. Dans ce cadre, on observe une évolution géochimique du faciès Ca-HCO3 frais, typique des sources bordant la plaine, vers des eaux souterraines plus salines caractérisées par des faciès riches en chlorure/sulfate au milieu de la plaine à l'approche de la sebkha. Cependant, les diagrammes géochimiques indiquent que dans quelques puits, la salinisation est également influencée par la remontée des eaux souterraines profondes. La composition isotopique de l'eau des échantillons de la plaine de F’kirina suggère qu'ils enregistrent diversement les composantes de recharge et d'évaporation. De plus, les compositions les plus appauvries en 18O et D parmi les eaux souterraines étudiées suggèrent des contributions à la recharge par une altitude comparativement plus élevée ou l'implication d'anciennes composantes d'eau (fossiles).
