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Le syndrome des ovaires poly-kystiques (SOPK) est l’un des désordres hormonaux féminins les plus communs. Ses composants multiples reproductifs, métaboliques, néoplasiques et cardiovasculaires ont un impact majeur sur la santé publique. L’excès d’androgène et la résistance à l’insuline, probablement d’origine génétique, sont à la base d’une grande partie de la symptomatologie clinique. Les facteurs de risque du SOPK sont nombreux, parmi lesquels se trouve l’obésité.
Le but de ce travail est de comprendre si la coexistence de l’obésité avec le SOPK augmente les désordres chez la femme en âge de procréer. Nous avons essayé à travers cette étude de faire la distinction entre ce qui est causé par le SOPK en soi et ce qui peut réellement être attribué à l'obésité.
Afin de répondre à ces interrogations, nous avons réalisé une étude prospective comparative chez 160 patientes porteuses de SOPK venant pour consultation chez des gynécologues privés, au niveau de la maternité principale de la ville de Tébessa et également auprès des femmes de notre entourage. Deux groupes de patientes ont été distingués pour comparer nos résultats : femmes normo-pondérales avec SOPK et femmes en surpoids obésité incluse avec SOPK.
L’âge moyen des patientes dans les deux groupes est de 30,54±6,63 ans avec un IMC moyen de 29,39 ± 9,14 kg/m2. La prévalence du surpoids obésité incluse est égale à 75,63%. L’obésité abdominale est significativement plus élevée chez les femmes en surpoids obésité incluse (78,51% vs 10,26%, p < 0,0001). Le niveau d’instruction et le niveau socio-économique sont significativement différents entre les deux groupes. Parmi les complications, 57,5 % des femmes interrogées n’avaient jamais eu d’enfants. Les taux d’avortement étaient plus élevés chez les femmes obèses (33,88 % vs 10,26 %, P = 0,004). Les patientes présentaient plusieurs pathologies liées au SOPK, qu’elles soient d’origine familiale ou personnelle. L’hypertension artérielle, le diabète de type 2 et la dyslipidémie n’ont été retrouvés que chez les femmes en surpoids et ou obèses. L’hyperandrogénie clinique, caractérisée par l’acné, l’hirsutisme et l’alopécie, était plus élevée chez les femmes en surpoids incluant l’obésité. La prévalence de l’aménorrhée était significativement plus élevée chez les femmes en surpoids et/ou obèses (49,59 % vs 30,77 %, P = 0,04). Aussi un apport énergétique en glucide plus élevé a été observé lorsque l’IMC augmente.
Quel que soit l’état pondéral de la femme avec SOPK, une prise en charge est nécessaire. |
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