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L’évaluation anthropométrique et biologique de l’état nutritionnel montre que la situation des
enfants est préoccupante. En effet, surpoids et obésité coexistent avec la dénutrition, et
s’accompagnent de perturbations biologiques apparentes.
D’une part, 19,5% des enfants souffrent d’émaciation dont 7,5% avec la forme sévère. Le retard
de croissance touche 10% des enfants, dont la forme sévère est retrouvée chez 2% des enfants
et la forme modérée chez 8% d’entre eux. La prévalence de l’insuffisance pondérale est de
13,5%, dont 3% avec la forme sévère et 10.5% avec la forme modérée. Quelque soit la forme de
la malnutrition, sa prévalence diminue significativement avec l’âge, et touche plus les garçons
que les filles.
D’autres parts, la surcharge pondérale est retrouvée chez 29% de la population totale. Le
surpoids seul touche 16% des enfants et l’obésité 13% d’entre eux. Sa prévalence augmente
avec l’âge. Elle est significativement plus élevée dans la tranche ]18–24] mois, et touche les
filles plus que les garçons.
La malnutrition des enfants, quelle soit par excès ou par carence, provoque des troubles
biologiques.
Ainsi, les enfants souffrant de malnutrition chronique et aigue ont des troubles dans les taux des
protéines sériques. En effet, 78,38% présentent une hypo albuminémie et 83,78% d’entre eux
une hypo protidémie. Une hypo urémie et une hypo créatinémie sont également retrouvées chez
61,54% et 46,15% des enfants respectivement.
L’anémie touche 79,48% des enfants émaciés, et 60% des enfants souffrant de retard de
croissance. Elle est également retrouvée chez 75,07% des enfants insuffisants pondéraux et chez
81,08% des enfants maigres.
Par ailleurs, la surcharge pondérale est caractérisée par une CRP positive et une faible calcémie.
L’étude des déterminants de l’état nutritionnel montre que la surcharge pondérale est
significativement associée aux facteurs endogènes et parentaux, notamment l’obésité maternelle,
et un GPG excessif. En effet, la fréquence de la surcharge pondérale est plus élevée chez les
enfants dont les mamans ont une surcharge pondérale (86,21%) et un GPG excessif (48,27%).
Conclusion
Pour les facteurs sociaux et environnementaux, un niveau social élevé et un faible niveau
d’instruction de la mère semblent avoir une influence sur la corpulence des enfants. La
prévalence de la surcharge pondérale augmente, significativement, lorsque le niveau social des
ménages augmente (46,55%) et le niveau d'instruction des mères diminue (51,72%).
Concernant les facteurs alimentaires, un allaitement artificiel, un âge précoce d’introduction des
aliments paraissent également associée à la surcharge pondérale. En effet, 44,83% des enfants en
surcharge pondérale ont été allaités par un substitue de lait maternel (lait maternisé) et 57,14%
ont été alimentés entre 4 et 6 mois.
L’étude de l’interaction entre les différents facteurs montre que, les facteurs environnementaux,
sociaux et alimentaires ont une plus grande incidence sur la corpulence des enfants que les facteurs
endogènes et parentaux.
Ce lien entre les paramètres biologiques et l’état nutritionnel des enfants, mis en évidence dans
plusieurs études, est confirmé dans notre travail.
Des études ultérieures de plus grande envergure sont nécessaires pour mieux étudier l’état
nutritionnel des enfants et les perturbations biologiques qui lui sont associés. De plus grandes
études à l’échelle nationale sont nécessaires pour cerner d’avantage l’ampleur du problème.
Enfin, l’état nutritionnel des enfants est à surveiller. Le surpoids et l’obésité coexistent avec la
dénutrition, et s’accompagnent de sérieuses perturbations biologiques. Ceci constitue un
problème de santé publique important et justifient dès lors la mise en place de stratégie
préventives et thérapeutiques efficaces. |
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