Résumé:
Les syrphidés représentent un modèle biologique original et pertinent, fournissant des services écosystemiques cruciaux au stade larvaire et adulte. L’objectif de ce travail est : (i) inventorier les espèces de syrphidés dans une région semi-aride (Tébessa, Algérie) au sein de six habitats : une zone riparienne polluée (ZRP) et non polluée (ZRNP), une pépinière (PE), une haie de cyprès (HC), une plantation de figuier de Barbarie (PFB) et une oliveraie (OL), (ii) évaluer la diversité globale et stationnelle des communautés de syrphes (diversité alpha et bêta), (iii) estimer l’effort d’échantillonnage fourni et enfin (iv) mettre l’accent sur les facteurs environnementaux impliqués dans leur distribution.
Durant une année entière (2016-2017) et dans chaque station, une collecte régulière (chaque quinzaine) des syrphidés à l’aide d’un filet entomologique est réalisée. Les paramètres d’évaluation ciblés sont : la richesse spécifique, l’abondance relative, les indices de diversité Shannon, Simpson et l’équitabilité, les indices de similitude, les courbes de raréfaction et d’extrapolation et l’indice de bio-indication. Un phénogramme a été également établi.
Les résultats obtenus ont permis de recenser 37 espèces dont 5 sont nouvelles pour l’entomofaune de l’Algérie et une (01) pour le Nord d’Afrique. Il s’agit de l’Eupeodes nuba, Eumerus obliquus, Paragus vandergooti, Platycheirus ambiguus et l’Eumerus etnensis. En terme d’abondance et de richesse spécifique, la différence est bien marquée entre les stations avec la prédominance de l’Eristalis arbustorum (23,10%), suivie par Syritta pipiens et Sphaerophoria scripta avec 16,25 % et 15,23 %, respectivement.
La matrice de similitude établie à partir des indices qualitatif et quantitatif montre une forte ressemblance entre les stations supérieur à 50%, tandis que les indices de diversité Shannon, d’équitabilité et de Simpson révèlent que les stations ZRNP, ZRP et PE sont les plus diversifiées (H’ varie entre 2,29 et 2,40 bits, E entre 0,73 et 0,74 et 1-D entre 0,84-0,86).
L’estimateur non paramétrique (Chao1) et les courbes de raréfaction et d’extrapolation indiquent qu’un effort d'échantillonnage supplémentaire est nécessaire, afin d’établir un inventaire assez complet pour la zone d’étude et les deux stations (PFB et PE).
Vis-à-vis des facteurs environnementaux étudiés, la richesse spécifique et l’abondance des syrphidés ont subi un effet significativement positif (P<0,05) de la température et du couvert végétal et un autre négativement significatif (P<0,05) des précipitations et de la vitesse du vent.
Enfin, le calcul de IndVal nous a permis de mettre en exergue les espèces bio-indicatrices pour deux habitats (la pépinière et la zone riparienne polluée). Il s’agit de : Eumerus barbarus, Eristalis arbustorum, Eristalis tenax, Eristalinus aeneus et Paragus quadrifasciatus.