Résumé:
Les infections urinaires due aux Entérobactéries productrices de β-lactamases à spectre étendu (BLSE), des Céphalosporinases plasmidiques (AmpC) et des Carbapénèmases (CP) constituent un risque infectieux croissant en santé public, et peuvent conduire à des impasses thérapeutiques. Jusqu’à présent, aucune donnée n’est disponible pour connaître l’état épidémiologique actuel des infections urinaires associées aux Entérobactéries multi-résistantes, ni pour connaître les différents types des bêta-lactamases produits par ces bactéries dans les hôpitaux de Tébessa.
Dans ce contexte, l’objectif de la présente étude était d’examiner la production de BLSE, d'AmpC et de CP par diverses méthodes phénotypiques et leur co-occurrence parmi les Entérobactéries uropathogènes multirésistantes, de détecter la production de certains gènes qui codent ces enzymes chez diverses espèces d'Entérobactéries. Ainsi que, de rechercher des biomolécules alternatives d'origine végétale contre ces bactéries.
Au cours de la période d’étude, un total de 400 souches non dupliquées d'Entérobactéries a été isolé à partir des prélèvements urinaires. Les espèces : E. coli (n=155), K. pneumoniae (n=39), E. cloacae (n=39), R. ornithinolytica (n=25), et de Kluyvera spp (n=22) domines le profile bactériologique. 63,75 % des souches étudiés étaient multirésistantes aux antibiotiques. La production BLSE a été détectée chez 238 souches parmi eux et la co-occurrence de béta-lactamases de types BLSE et les AmpCs, les CPs et les MBLs a été observée respectivement dans 36,4%, 30,58% et 23,13% des souches d’Entérobactéries mutirésistantes. En revanche, la caractérisation moléculaire de gènes de résistance au β-lactamine montre que les β-lactamases de type CTX-M étaient prédominantes (70%), suivi de NDM (50%), de TEM et SHV avec (30%) et de VIM et OXA-48 avec (20%), tandis que la Céphalosporinase de type DHA était retrouvé chez une seule souche de d’E. cloacae. De plus, dans cette étude nous présentons pour la première fois des cas de co-production de plusieurs types de β-lactamases au sein de la même souche d’Entérobactérie. D'un autre côté, l'effet inhibiteur des huiles essentielles et des extraits phénoliques de l'O. majorana L., le M. communis L. et le S. officinalis L. sur la croissance des Entérobactéries productrices de béta-lactamases (BLSE, CHN et CP) a montré une forte activité in vitro à des très faibles concentrations contre ces souches multirésistantes aux antibiotiques.