Résumé:
L'usage non maîtrisé des antibiotiques au cours des dernières années en médecine
humaine et vétérinaire a conduit à une évolution rapide de l'antibiorésistance, qui est devenue aujourd'hui un enjeu de santé publique majeur. Cette étude a pour objectif d’isoler et d’identifier des entérobactéries à partir de viande de poulet et d’évaluer leur résistance aux antibiotiques.
31 échantillons de viande de poulet ont été prélevés dans quatre communes de
Tébessa : Tébessa, Cheria, Hammamet et Bir Dhab. Les entérobactéries ont été isolées sur gélose Mac-Conkey additionnée de céfotaxime et dʼimipénème, puis identifiées par la galerie Api 20 E. L’antibiogramme des souches a été réalisé par la méthode des disques.
On a identifié 50 isolats comme entérobactéries, appartenant aux espèces : Escherichia
coli (64 ℅), Proteus mirabilis (8%), Klebsiella oxytoca, Morganella morganii et Salmonella
choleraesuis (6% chacune), Citrobacter freundii, Citrobacter koseri/farmeri, Enterobacter
cloacae, Yersinia frederiksenii/intermedia et Raoultella ornithinolytica (2% chacune).
Les résultats de l’antibiogramme ont montré des résistances à différentes familles
d’antibiotiques, notamment les β-lactamines, les fluoroquinolones et les triméthoprime
sulfamides, pour lesquels des taux de résistance élevés ont été observés : ampicilline (90%), pipéracilline (80%), ticarcilline (78%) céfépime (70%), oflaxacine (82%), ciprofloxacine (60%) et triméthoprime-sulfaméthoxazole (66%). Cependant, de faibles taux de résistance ont été notés pour les aminosides (4%), les furanes (8%) et lʼimipénème (16%). De plus, le taux des souches multirésistantes était significatif (66%).
Notre étude a montré que la viande de poulet peut être une source dʼentérobactéries
résistantes aux antibiotiques, qui peuvent être transmises aux humains via la chaine
alimentaire, provoquant de graves problèmes de santé publique et de sécurité alimentaire.