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Notre travail est une étude cas-témoins, dont l’objectif est l’évaluation de l’état nutritionnel
et l’identification des facteurs de risque alimentaires et environnementaux du cancer colorectal
(CCR) dans l’Est algérien.
L’étude a été menée dans cinq services d’oncologie médicale à: Tébessa, Batna, Annaba,
Sétif et Constantine, entre 2016 et 2019. Elle a porté sur 400 sujets âgés de 23 à 95 ans. Au total,
200 patients diagnostiqués avec un CCR et 200 témoins sains du même âge sans aucune pathologie
diagnostiquée ont été investigués.
Le CCR est le deuxième cancer le plus fréquent dans l’Est algérien. Les résultats de
l’enquête montrent que la principale localisation est le côlon, la forme histologique dominante est
l’adénocarcinome et plus que la moitié des patients sont en métastase.
L’utilisation des indices anthropométriques a révélé la présence de la dénutrition à travers
le pourcentage d’amaigrissement, l’indice de masse corporelle, la circonférence musculaire
brachiale, l’épaisseur cutanée tricipitale et l’indice de Buzby. Les taux sériques moyens des
patients en albumine, en protéine totale et en fer étaient inférieurs à ceux des témoins. La
dénutrition a également été détectée via ces paramètres et via le taux sérique de la transferrine, la
créatininurie des 24 heures et l’indice créatinine/taille. Le profil hématologique a montré que le
nombre moyen des éléments figurés et les moyennes des constantes érythrocytaires des patients
sont significativement inférieurs à ceux des témoins. La prévalence de l’anémie est
significativement plus élevée chez les patients et elle augmente avec l’avancement du stade du
cancer. L’ionogramme a révélé la présence de la dyschlorémie chez les patients seulement, tandis
que la dyskaliémie modérée a été plus élevée chez les témoins. La concentration moyenne de la
calcémie était significativement inférieure chez les patients et la prévalence de l’hypocalcémie et
de l’hypercalcémie étaient significativement plus élevées chez nos patients. L’évaluation des
ingesta a montré que les apports caloriques, protéiques, lipidiques, glucidiques, vitaminiques et en
minéraux des patients étaient significativement inférieurs à ceux des témoins et aux ANC.
Les facteurs de risque liés au CCR sont multiples, les antécédents familiaux de tout type
de cancer y compris le CCR, les antécédents personnels (les hémorroïdes, les polypes et les
maladies inflammatoires de l’intestin), le lieu de résidence, le statut matrimonial, le faible niveau
économique, l’obésité, le tabagisme passif, la consommation de l’alcool, l’exposition aux
substances cancérogènes dans le secteur de l’industrie et de la construction et les longues durées
de sieste. Par ailleurs, un niveau socio-économique et un niveau d’instruction élevés, la pratique
de la marche, une durée de sommeil nocturne de 7 à 9 heures par nuit semblent avoir un effet
protecteur contre le CCR.
La consommation fréquente de la viande rouge, de la viande cuite à une température élevée,
du kadid, de la margarine, du beurre, du sucre blanc, des boissons gazeuses, une rare
consommation du fromage, des fruits séchés, des céréales et du chocolat ont été associées à un
risque élevé du CCR. Tandis que la consommation fréquente des oeufs, du yaourt, du fromage, des
fruits, des légumes, de la pomme de terre, des sucreries, des jus de fruits, des céréales et du thé
étaient des facteurs qui préviennent le risque de CCR.
Cette étude renforce l’idée qu’un changement du mode de vie, un contrôle du poids, un niveau
d’instruction élevé et une surveillance du régime alimentaire peut prévenir ou empêcher la
croissance d’un cancer colorectal. Il est important d’encourager une alimentation équilibrée, riche
en poissons, légumes, fruits et fibres sans excès de consommation de viandes rouges. |
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