Résumé:
Les infections urinaires constituent un véritable problème pour la santé publique tant par leur
fréquence que par leur difficulté de traitement. Dans ce contexte, notre étude avait comme objectifs
d’évaluer la prévalence des entérobactéries impliquées dans les infections urinaires communautaires
dans la ville de Tébessa et d’étudier leur sensibilité aux antibiotiques.
Le prélèvement des échantillons des urines, l’isolement et l’identification des isolats ont été
réalisés selon les méthodes bactériologiques classiques. Les souches ont été testées vis-à-vis 16
antibiotiques par la méthode de diffusion des disques en milieu gélosé.
Les résultats ont montré que les femmes et les personnes âgées de 20 à 39 ans étaient les plus
exposées aux infections urinaires, présentant respectivement 62.08 % et 41.04% de la population
étudiée. Sur un total de 480 échantillons, 76 (15,83%) étaient positifs et la prévalence des
entérobactéries était de 10.42%. Les espèces les plus incriminées étaient Escherichia coli (44%) et
Proteus mirabilis (14%). L’étude de la sensibilité aux antibiotiques a montré des taux de résistance
élevés aux β-lactamines et à la fosfomycine, tandis que les aminosides, les quinolones et les
phénicols ont relativement conservé leur efficacité.
Cette étude témoigne la fréquence élevée des entérobactéries uropathogènes parmi les agents
étiologiques des infections urinaires communautaires dans la ville de Tébessa et une augmentation
inquiétante des taux de résistance aux différentes familles d’antibiotiques. Ceci impose une
prescription rationnelle des antibiotiques par les spécialistes, ainsi qu’une surveillance continue de
l’évolution de la résistance bactérienne.