Résumé:
L'obésité est un problème qui prend de plus en plus d'ampleur dans nos sociétés et qui s'étend à
un nombre important de pays. L'OMS en parle même comme étant la première épidémie non
infectieuse de l'humanité, affectant à la fois les adultes et les enfants. Indépendamment de la
consommation accrue de nourritures riches en énergie et d'activité physique diminuée, les
hormones et les gènes jouent également un rôle dans l'obésité et le poids excessif.
Notre travail consiste en une enquête transversale épidémiologique et biologique réalisée auprès
d’un groupe de femmes, en âge de procréer à Tébessa, dont l’objectif est d’étudier le lien entre
l’hérédité et les hormones sexuelles avec la prise de poids et la surcharge pondérale chez une
population de femmes obèse en comparaison avec une population de femmes témoin.
Pour cela nous avons recruté 162 femmes âgées de 18 à 60 ans, dont 81 femmes normo
pondérales et 81femmes en surcharge pondérale, choisies de façon tout à fait aléatoire. Pour
chaque sujet, nous avons relevé des informations sur l'âge, le statut marital, ainsi que les
données concernant l’âge de mariage et le nombre de parités. Nous avons également recueillie
des informations sur l’état de santé des femmes, l’âge des ménarches, et la prise de contraceptifs
hormonaux. Pour apprécier la corpulence des femmes, et calculer l’IMC, nous avons mesuré le
poids et la taille des sujets. Enfin, nous avons effectué un prélèvement sanguin pour le dosage
des hormones sexuelles.
Les résultats de notre étude montrent que l’obésité est significativement associée au statut
marital, et l’âge des ménarches. En effet, la majorité des femmes obèses sont mariées et ont une
puberté précoce caractérisée par un âge des ménarches entre 9 et 11 ans. Toute fois, aucun lien
n’a été observé entre l’âge de mariage et la prise de poids.
Dans notre étude, la surcharge pondérale est significativement associée au nombre de parités et
la prise de contraceptifs hormonaux. Les femmes obèses ont significativement plus d’enfants que
les témoins. De plus, 20.37% des femmes obèses prennent la pilule contraceptive contre 14.81%
des témoins.
Bien, que la différence ne soit pas significative, les femmes obèses ayant un des deux parents ou
les deux parents obèses sont plus nombreux que les femmes témoins.
Enfin, les taux moyens d’œstradiol et de progestérone sont significativement plus élevés chez les
femmes témoins comparées aux femmes obèses. L’étude de la corrélation montre que les taux de
ces hormones diminuent avec l’IMC des sujets, mais la relation entre les deux paramètres n’est
pas statistiquement significative
Ce lien entre l'obésité et le statut hormonal et génétique, mit en évidence par plusieurs études est
confirmé dans notre travail. D’autres études doivent être envisagées pour mieux étudier la
relation entre la surcharge pondérale, les hormones sexuelles, et l’infertilité féminine