Résumé:
Les femmes atteintes d’un cancer du sein ont largement recours à la phytothérapie,
généralement pour prévenir les effets indésirables des traitements anticancéreux. Cette pratique
est fondée sur la tradition, parfois étayée d’études pharmacologiques, rarement sur des études
cliniques.
Dans le cadre d’étudier la nature et la fréquence de l’usage des plantes médicinales (PM) et
afin d’évaluer l’impact de l’utilisation de ces plantes sur les différents bilans biologiques chez les
femmes atteintes d’un cancer du sein, une enquête descriptive à visée analytique a été menée
auprès de 127femmes atteintes d’un CS venant en consultation au niveau de service d’oncologie
EPH Bouguerra Boulâares, Bekkaria, Tébessa durant la période du 02 février 2020 au 10 mars
2020.
Les femmes étudiées ont été divisées en deux groupes: Les femmes qui utilisent les plantes
médicinales (FUPM), (58/127) et les femmes qui n’utilisent pas les plantes médicinales
(FNUPM), (69/127).
Les principaux résultats sont :
La fréquence d’usage des PM chez les femmes atteintes d’un CS est de 45,67% (58 patientes).Le
niveau d’instruction semble avoir un effet sur la prévalence de l’utilisation des plantes
médicinales puisque les femmes ayant un niveau d’instruction bas, sont significativement plus
nombreuses à utiliser les PM (P = 0,017). Dans cette étude, 36 espèces végétales ont été
recensées, réparties en 25 familles botaniques, les plus fréquentes sont: les Lamiacées (03
espèces), les Rosacées (03 espèces), les Astéracées (03 espèces), les Apiacées (02 espèce), les
cupressacées (02 espèces), et les liliacées (02 espèces). Cette étude a montré que les plantes les
plus utilisées sont le Curcuma longa, (50%) , Ephedra sp (50%), Nigella sativadamascena
(19,44%), Allium sativum (19,44%), Citrus Limon (16,66%), Berberis Vulgaris (16,66%),
Atriplex halimus (16,66%), Alium capa L (13,88%), Aristolochia longa (13,88%). La partie le
plus utilisée par les patientes dans leurs préparations c’est les feuilles (32%), la forme
d’utilisation la plus répandue c’est la poudre (36,21%) mélangée avec du miel et de l’huile
d’olives. Les plantes médicinales sont utilisées dans le but de traiter la pathologie dans (62%)
des cas. Ces espèces médicinales sont utilisées avant, après ou au cours de traitements
médicamenteux ce qui peut conduire à la survenue d’un effet indésirable.
Concernant l’impact des plantes médicinales sur les bilans biologiques, une différence
significative a été trouvée pour la valeur moyenne de l’Hémoglobine et de l’hématocrite, qui
Résumé
étaient significativement plus élevées chez les FNUPM. Pour les autres paramètres biologiques,
aucun lien significatif n’a été trouvé entre les deux groupes de femmes.
Ces résultats nous encouragent à approfondir cette recherche sur les PM utilisées dans le
traitement du cancer du sein dans la région de Tébessa