État nutritionnel, apport calcique et teneur en calcium des laits consommés par une population d’enfants âgés de 1 à 24 mois à Tébessa

Abstract

L’état nutritionnel d’un enfant représente l’état de son organisme résultant de l’ingestion, de l’absorption et de l’utilisation des aliments, ainsi que des facteurs de nature pathologique. Il résulte à la fois, de l’histoire nutritionnelle (ancienne et récente) de l’enfant et des maladies ou infections qu’il a pu avoir. Par ailleurs, cet état influe sur la probabilité qu’a l’enfant de contracter des maladies. Notre travail consiste en une enquête transversale descriptive et analytique, dont l’objectif principal est d’évaluer l’état nutritionnel, l’apport calcique, et le rôle du calcium dans la prévention de la surcharge pondérale chez un groupe d’enfants à Tébessa. L’étude a porté sur 200 enfants sains, âgés de 1 à 24 mois, choisis de façon aléatoire. Pour chaque sujet nous avons relevé, par questionnaire, des informations sur les caractéristiques de l’enfant, de la mère et du ménage. Les pratiques alimentaires notamment le type d’allaitement, les laits consommés, l’âge et les aliments de la diversification alimentaire ont été recherchés. La consommation alimentaire des enfants en énergie, nutriments et calcium a été estimée par le rappel des 24 heures. L’évaluation de l’état nutritionnel a été réalisée par le calcul des indices anthropométriques. Pour la classification des enfants nous avons retenus les nouvelles références pédiatriques de l’OMS (2006). Enfin, nous avons effectué un prélèvement sanguin pour déterminer la glycémie. Le dosage du calcium, dans le lait et dans le sang, se fait par méthode colorimétrique. Les résultats montrent que dans la population totale, 11,5% des enfants souffrent d’émaciation. Le retard de croissance est retrouvé chez 28% des enfants et l’insuffisance pondérale chez 13,5% d’entre eux. Quelque soit la forme de la malnutrition, elle diminue significativement avec l’âge. Sa prévalence est plus élevée dans les tranches d’âge [1-3] et ]3-6] mois et touche plus les garçons que les filles. La surcharge pondérale est retrouvée chez 32,5% de la population totale. Le surpoids seul touche 17% des enfants et l’obésité 15,5% d’entre eux. Sa prévalence augmente avec l’âge. Elle est significativement plus élevée dans la tranche ]18–24] mois. Aucune différence significative n’a été observée entre les filles et les garçons. L’étude des déterminants de l’état nutritionnel montre que la surcharge pondérale est significativement associée aux facteurs endogènes et parentaux, notamment l’obésité maternelle, un GPG excessif et le diabète gestationnel. Pour les facteurs sociaux et environnementaux, seul le faible niveau d’instruction de la mère semble avoir une influence sur la corpulence des enfants. Concernant les facteurs alimentaires, un allaitement artificiel, un âge précoce d’introduction des aliments et des apports élevés en énergie et nutriments paraissent à l’origine de la surcharge pondérale. Un faible apport en calcium apparait également comme facteur de risque au développement du surpoids et de l’obésité. Une relation inverse a été observée entre l’IMC d’une part et l’apport en calcium et la calcémie des enfants, d’autres parts. L’étude de l’interaction entre les différents facteurs montre que, les facteurs environnementaux, sociaux et alimentaires ont une plus grande incidence sur la corpulence des enfants que les facteurs endogènes et parentaux.