Résumé:
L’état nutritionnel d’un enfant correspond à un état physiologique résultant de la relation entre
l’apport et les besoins en nutriments, et la capacité de l’organisme à digérer, à absorber et à
utiliser ces nutriments. Il est lié à l’apport alimentaire, mais aussi au niveau de santé et au cadre
de vie socioculturel et économique.
Notre travail consiste en une enquête transversale descriptive et analytique, dont l’objectif
principal est l’évaluation biologique et anthropométrique de l’état nutritionnel, d’un groupe
d’enfants hospitalisés à Tébessa. L’étude a porté sur 150 enfants de moins de 5 ans, choisis de
façon aléatoire. Pour chaque sujet nous avons relevé, par questionnaire, des informations sur les
caractéristiques de l’enfant, le diagnostic médical, l’état de santé et la durée d’hospitalisation.
Les pratiques alimentaires notamment le mode d’allaitement, l’âge et les aliments de la
diversification alimentaire ont été recherchés. Les ménages ont été caractérisés à partir de
données socioéconomiques des parents. L’évaluation de l’état nutritionnel a été réalisée par le
calcul des indices anthropométriques. Pour la classification des enfants nous avons retenus les
nouvelles références pédiatriques de l’OMS (2006). Enfin, nous avons effectué un prélèvement
sanguin pour le dosage des différents paramètres biologiques et hématologiques.
Les résultats montrent que 22,66% de la population totale souffrent de malnutrition aigüe sous
forme d’insuffisance pondérale. Le retard de croissance indiquant une malnutrition chronique est
retrouvé chez 20% des enfants. La malnutrition chronique et aigue, reflet de l’émaciation, est
retrouvée chez 35,33% d’entre eux. La malnutrition globale touche 39,33% des enfants
hospitalisés. La prévalence de la malnutrition dans toutes ses formes diminue significativement
avec l’âge. Elle est plus élevée dans les tranches d’âge [1-3] et ]3-6] mois et touche plus les
garçons que les filles.
Selon l’étude biologique la dénutrition estimée par un faible taux de protéines sériques est
retrouvée chez 29,16% des enfants. Quelque soit la forme de la malnutrition, elle est
significativement associée à une hypo albuminémie, hypo protidémie, une CRP positive, et une
anémie définie par de faibles taux d’Hb et de fer sérique.
L’étude des facteurs de risques de la malnutrition montre que cette dernière est
significativement associée à certains facteurs endogènes et parentaux, notamment un faible
poids à la naissance et un GPG insuffisant. Pour les facteurs sociaux et environnementaux, seul
le faible niveau d’instruction des parents semble avoir une influence. Concernant les facteurs
alimentaires, un âge précoce d’introduction des aliments parait également associé à la
malnutrition des enfants hospitalisés.
L’étude de l’interaction entre les différents facteurs montre que, les facteurs environnementaux,
sociaux et alimentaires ont une plus grande incidence sur la corpulence des enfants que les facteurs
endogènes et parentaux.
Enfin, l’état nutritionnel des enfants est à surveiller, la malnutrition pourrait être responsable
d’une défaillance du système immunitaire du sujet, ce qui pourrait le rendre vulnérable à de
nombreuses infections conduisant à l’hospitalisation.