Résumé:
Les bactéries pathogènes ont atteint des niveaux alarmants de résistance vis-à-vis de nombreux antibiotiques. De nouveaux mécanismes de résistance apparaissent et se propagent et l’Algérie, comme les autres pays du monde se trouve en phase de transition épidémiologique. L’objectif de cette étude est d’évaluer les connaissances sur la résistance bactérienne et l’usage des antibiotiques, d’estimer la prévalence de la consommation de ces molécules au niveau de la ville de Tébessa, et d’analyser la résistance des entérobactéries au niveau national portant sur l’épidémiologie, les mécanismes de résistances bactériennes, ainsi que les sources possibles de transmission de ces résistances. Sur les 207 étudiants questionnés, 78.26% ont déclaré avoir pris des antibiotiques avec 6,76% et 32,85% des enquêtés ont rapporté négativement au respect de la dose et la durée du traitement, respectivement. Pour l’automédication, 66.67% d’étudiants y ont eu recours et 56% de la population n’ont pas réalisé des tests afin de savoir l'origine de l'infection. L’étude des données des pharmacies a donné un aperçu sur les antibiotiques les plus consommés dont l’Amoxicilline et l’association avec l’acide clavulanique ont arrivé en tête avec respectivement 22.72% et 20.80%. L’analyse des données publiées entre 2010-2021, en se focalisant sur la prévalence, ainsi que les taux des résistances des entérobactéries, a montré une distribution non équitable et hétérogène du nombre des études avec une tendance d’augmentation et de concentration des recherches évaluées par paire au Nord et Centre du pays. Sur la base de 107 articles analysés, une prédominance d’Escherichia coli d’origine hospitalière a été notée avec plus de 35.20%. Des résistances à la Gentamicine, l’Amoxicilline et l’association Amoxicilline et acide clavulanique ont été signalées dans des nombreuses recherches dont ces résistances ont pour support les plasmides avec une dissémination massive des enzymes de type CTX-M, TEM et SHV. L’investigation sur les résistances bactériennes en Algérie a montré non seulement une évolution de la fréquence d’apparition des bactéries résistantes aux antibiotiques dans le temps, mais aussi une évolution de ces souches résistantes vers des différents types de multi-résistances