Résumé:
La notion du logement collectif typifié et standardisé ne peut pas être comprise sans une
rétrospective sur sa genèse. Son histoire est liée à celle de la Révolution industrielle du 19éme
siècle où les leaders de l'architecture moderne ont rejeté la diversité de la ville historique en
proposant des prototypes de logements standardisés simplifiés et rationalisés afin d'offrir un
logement « pour tous » adressé à un « homme nouveau » qui habiterait dans une « machine à
habiter ».
En Algérie, un nombre important de logements collectifs sous forme de tour et de barre a
été construit dans le cadre du Plan de Constantine 1958 ; un modèle qui a été reconduit au
lendemain de l’Indépendance pour répondre dans l’urgence aux besoins sans cesse croissants
en matière de logements. La typification et la standardisation, caractéristiques propres du
logement collectif produit, ont engendré un conflit perpétuel entre l'habitant usager et l'espace
habité qui lui a été imposé. Le phénomène de transformation que nous avons constaté à grande
échelle lors de notre investigation sur terrain, est le résultat de cette incompatibilité, la rivalité
constante entre une norme imposée et la diversité de nos modes d’habiter. En effet, l'habitant
usager engage une série de transformations physiques pour parer au décalage entre la
conception du logement fourni et ses besoins réels ; autrement dit pour personnaliser son espace
habité. Ce sont les quelques points soulevés par une enquête menée auprès d'un échantillon
choisi wilaya de Tébessa cas d tud arrmi 240 logement et qui nous a été utile pour mieux
connaître la nature et l’ampleur du phénomène de transformation opérées sans autorisation par
l’habitant usager et d’identifier les facteurs encourageant un tel phénomène, dont l'objectif est
de proposer des recommandations pour atténuer ce phénomène qui touche nos lieux de vie et
réussir à concevoir et produire un habitat adapté qui intègre les modes de vie et les modèles
culturels de la famille algérienne avec toute ses composantes et dans toute sa complexité.